Pour rebondir, sachez quels risques financent les VC’s et apprenez à mieux vous connaître
Lors du meet-up du 21 mars qui a réuni une vingtaine de Rebondisseurs chez Morning Coworking, sont intervenus Jean-Marc Bally, du fonds d’investissement Aster Capital, Élisabeth Astier-Woitier de Yaniro, notre partenaire bienfaiteur (cf. communiqué du 11/03) et Anthony Leger de GoEntrepreneur.fr. Ils ont été questionnés sur le thème « Ils l’ont vécu et ils l’assument ».
Jean-Marc Bally d’Aster est venu porter trois idées fortes devant les Rebondisseurs :
- Un investisseur comme un entrepreneur est confronté au risque d’échouer. Il fait des choix, pas tous couronnés de succès, mais c’est le jeu et lui aussi l’accepte. Et c’est au fil de ses expériences d’investissement qu’il affine ses prises de décision. Ce qu’il va regarder en priorité, c’est le potentiel de génération de chiffre d’affaires et de croissance d’une entreprise, en insistant sur le fait qu’un VC n’a pas juste un rôle de « banquier » mais qu’il suit l’entreprise et va s’impliquer pour faire en sorte que la croissance attendue soit au rendez-vous.
- Le risque que les investisseurs financent est celui sur lequel un entrepreneur s’engage car, outre de porter un projet avec un fort potentiel de croissance, il a déjà démontré sa capacité à s’adapter et à rebondir. Plus un entrepreneur aura eu des expériences qu’il aura transformées, plus l’investisseur sera à l’écoute de son projet. C’est notamment ce qui est arrivé à Air bnb qui a failli mettre la clé sous la porte mais, grâce à plusieurs pivots et adaptation de l’offre et du business model, a pu faire de l’entreprise ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Et les investisseurs l’ont suivi.
- Se confronter aux autres et miser sur la diversité est un vrai gage de réussite – le succès de la Silicon Valley en est une formidable illustration. Contrairement aux entrepreneurs européens, et fortiori français, les Américains sont en interaction permanente avec le marché, ils n’attendent pas d’avoir la solution parfaite pour voir si leur offre convaincra un grand nombre de clients. La plupart des offres trouveront un 1er client, le vrai défi sera de trouver tous les autres … Adopter cette démarche demande de changer collectivement d’état d’esprit en France. Alors les entrepreneurs arrêteront de vouloir le produit parfait pour se lancer, et les investisseurs privés les accompagneront dans ces étapes de la vie de leur entreprise. A ce titre, les réseaux et communautés apportent une intelligence collective pour passer ce nouveau cap.
De son côté, Elisabeth Astier-Woitier de Yaniro a insisté sur deux points :
- Que personne n’a envie d’échouer. Il faut donc travailler sur ses peurs, se défaire de celles qui n’ont rien à voir avec le projet en lui-même, anticiper la probabilité d’échouer. Car, quand un échec arrive, de quelque nature qu’il soit, il est de différentes façons. Mieux se connaître donne des pistes pour trouver comment réagir au mieux et gérer son deuil. C’est pourquoi il est essentiel de travailler en amont, dans sa vie d’entrepreneur et avant d’avoir connu d’échec, sur ce qui nous rend solide face aux difficultés pour pouvoir les mobiliser le jour venu.
- Qu’en même temps, il y a une folle pression pour réussir dans tout ce qu’on fait. C’est pourquoi il s’avère souvent difficile pour un entrepreneur de parler de ses échecs, même avec ses proches, en particulier s’il les a impliqués dans le financement de son entreprise. Ne pas rester seul est essentiel pour traverser cette période à laquelle aucun n’échappe.
Enfin, Anthony Leger de GoEntrepreneurs.fr a parlé des 3 principaux enseignements qu’il a tirés de son aventure entrepreneuriale :
- S’assurer que le projet que l’on lance est en adéquation avec ses valeurs et sa personne: avec sa 1ère entreprise qu’il a lancé dans le cadre d’une franchise, il s’est retrouvé en moins de 6 mois en décalage avec le modèle, les valeurs, la démarche commerciale, la cible de clients, etc. Ce qui l’a alerté a été de ne plus prendre de plaisir à mener et à développer son activité. Bien qu’il eût investi (et emprunté) 50 000 euros, il a décidé de tout arrêter.
- Ne jamais oublier que l’entrepreneur est au cœur du projet: se confronter à la réalité de l’entrepreneuriat et à ce que ce métier implique et engendre l’aurait certainement aidé à prendre des décisions plus adéquates, à faire des choix plus opportuns plus tôt. Un travail sur soi est à faire dès le démarrage du projet pour mieux se connaître et comprendre ses forces et aussi ses limites.
- Oser parler de ses erreurs et de ses questionnements face aux difficultés: il n’a su parler assez tôt de ce qui lui arrivait car il voulait avoir déjà rebondi pour assumer l’échec de son projet … Il a eu l’opportunité de travailler avec une start-up qui lui a offert assez rapidement cette opportunité de rebond. Mais ce n’est que maintenant qu’il ose raconter son histoire. S’il avait eu la possibilité d’en parler avec d’autres personnes confrontées à la même situation, il aurait rebondi plus vite.
Pour continuer la discussion avec nos 3 intervenants, n’hésitez pas à les contacter via votre espace Rebondisseurs ou en écrivant à Charly : charly@lesrebondisseursfrançais.fr
L’équipe des Rebondisseurs Français