Retrouvez l’opinion de @claire, entrepreneure et cofondatrice des Rebondisseurs Français pour Les Echos :
« Comment reconnaître ceux qui ont le potentiel pour transformer un projet entrepreneurial en succès ? En leur capacité à rebondir face aux difficultés et échecs. Mais pour que les entrepreneurs à « haut potentiel » puissent enfin exprimer ce talent, il faut arrêter de les stigmatiser et considérer leurs rebonds comme des atouts. (Par Claire Flin, entrepreneure, cofondatrice des Rebondisseurs Français)
À l’heure du Brexit, des rivalités commerciales entre les États-Unis et la Chine, des tensions grandissantes sur la zone du Proche-Orient, de la montée des nationalismes dans les pays occidentaux, les économies sont soumises à rude épreuve. La France doit impérativement miser sur de nouvelles cartes pour maintenir son rang et sa place sur l’échiquier mondial. Secouée par des défaillances et fermetures régulières d’entreprises, l’économie française a besoin que ses entrepreneurs réussissent. Le gouvernement l’a bien compris et sait que la clé est en grande partie entre les mains des entreprises – et surtout des entrepreneurs.
La loi Pacte, le Pacte productif, l’engagement pris mi-septembre d’un financement de 5 milliards d’euros pour des start-ups à potentiel de « licornes » pris par les grands investisseurs institutionnels et portés au plus haut niveau de l’État, ou encore les initiatives du Ministère des Finances en matière de prévention des défaillances des entreprises comme, par exemple, la création de la start-up d’État Signaux Faibles, témoignent d’une volonté politique de s’emparer du sujet et de renouveler les règles dans notre pays en matière de « droit à l’erreur ».
Mais ces initiatives n’auront pas l’impact attendu si on ne change pas de regard sur les entrepreneurs et notamment sur les entrepreneurs qui ont connu un échec. Quand un entrepreneur échoue en France, c’est sans retour : il est catalogué comme looser, les banques se méfient de lui, on ne l’embauche pas… Difficile de rebondir avec tous ces bâtons dans les roues… Les associations membres du Portail du Rebond font aujourd’hui un travail formidable, mais elles pourraient avoir tellement plus d’impact et de résultats si le regard porté sur les entrepreneurs en échec changeait.
Or la capacité de rebond de l’entrepreneur compte parmi les aptitudes les plus essentielles et distingue les entrepreneurs à « haut potentiel ». C’est elle qui fera qu’un entrepreneur continuera à développer sa société, y compris en période d’incertitudes et de troubles comme ceux que nos économies traversent actuellement. Qu’il soit à la tête d’une start-up, d’une PME, d’une ETI, il osera faire un pivot et prendre les décisions qui s’imposent pour rebondir.
C’est ce qui a fait les succès d’entrepreneurs français comme Marc Simoncini qui est venu témoigner lors de la 2e cérémonie des ReStart Awards, ou de Denis Fayolle qui a été lauréat au cours de cette même soirée. C’est aussi ce qui a fait la réussite de Xavier Niel, de Pierre Kosciusko-Morizet, de Nathalie Lebas-Vautier, de Céline Lazorthes et de plein d’autres.
Il est temps d’entrer une nouvelle ère entrepreneuriale où l’expérience des rebonds accumulés par les entrepreneurs est considérée comme une richesse indispensable. Quand les dirigeants et managers s’interrogent sur les façons de laisser s’exprimer le potentiel caché de leurs collaborateurs à coup de quotient émotionnel, sciences cognitives, design thinking, intuition, bienveillance, intelligences différentes… on peut légitimement penser autrement les compétences clés des entrepreneurs. En particulier, il faut donner leur chance aux entrepreneurs qui assument et apprennent de leurs expériences. Il faut faire du rebond la nouvelle mesure du haut potentiel entrepreneurial et du succès pour les acteurs économiques comme pour les stratégies sociétales.
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