Christel Le Coq : « Les sextech représentent un secteur d’activité au vrai potentiel de développement »
C’est à Christel Le Coq que l’on devait la mise au point du sextoy connecté Little bird. Le projet n’a pas abouti mais l’entrepreneure rebondit.
En février dernier, vous avez stoppé l’activité de votre entreprise e-sensory, créée en 2014. Vous êtes depuis repartie sur d’autres projets. Quels sont-ils ?
Je continue à consacrer une partie de mon temps à la liquidation de l’entreprise. Quand j’ai arrêté, nous avions réussi à fédérer 70 auteurs et nous avions 300 nouvelles sur notre site internet . Après l’ouverture de la procédure, j’ai dû reprendre un emploi salarié de consultante en marketing dans un cabinet spécialisé en smartcities. En parallèle, j’essaie de faire avancer le projet Sextech for good.
(…) Dans le volet économique de Sextech for good, vous comptez vous appuyer sur votre propre expérience d’entrepreneure ?
En effet, je souhaite témoigner de mon expérience auprès des porteurs de projet afin que les choses soient plus faciles ou aillent plus vite, pour trouver des prestataires par exemple. En quatre ans, je me suis constitué un bon réseau.
Je considère aussi que l’un des chantiers prioritaires concerne le financement. Réaliser une levée de fonds est difficile quelle que soit l’entreprise. Quand celle-ci relève du secteur de l’érotisme, c’est pire. Je suis bien placée pour en parler. Il faut lever des tabous, faire tomber des a priori.
Demain, avec The Corner à Brest, toute cette démarche pourrait aboutir à la création d’un incubateur thématique. Les porteurs de projet pourraient alors bénéficier d’un accompagnement spécifique. Cela me tient à cœur et je ne lâcherai pas.
(…)
Quels enseignements avez-tiré d’e-sensory ?
Je ne vais pas mentir. L’échec est dur à vivre et je vais sans doute mettre encore plusieurs mois à me relever. Pendant quatre années, mon engagement a été total dans l’entreprise. Je ressens aussi une grande colère vis-à-vis de gens qui n’ont pas fait correctement leur travail.
Je parviens à surmonter cet échec car je suis bien entourée. Et j’ai toujours été en accord avec mes valeurs. Je n’ai jamais voulu cacher les problèmes de fabrication. Je dois aussi dire que je n’aurais pas imaginé avoir une telle capacité de résilience. Je n’ai pas honte de mon parcours ni de l’issue d’e-sensory car l’échec fait partie de l’ADN de tout projet entrepreneurial. Aujourd’hui, je me sens plus forte. J’ai plein de choses à transmettre.
Ambassadrice des Rebondisseurs
« Se relever, rebondir et réussir. » C’est la devise des Rebondisseurs français dont la mascotte est un petit kangourou. L’association est encore tout jeune. Sa création ne remonte qu’au 15 mai 2018. Christel Le Coq en est l’une des ambassadrices. Ce mouvement, une première en France, a été fondé « pour valoriser, au travers d’actions concrètes, le rebond comme moteur de réussite et de croissance ».
Le 11 juillet, The Corner a accueilli la première étape de la Caravane du rebond dans ses locaux à Brest. The Corner, qui héberge plusieurs start-up est l’un des co-fondateurs du mouvement. « Actuellement, on est en train de monter des usines à start-up. Il est donc important de changer le regard sur l’échec », dit Christel Le Coq. Et d’ajouter : « Un entrepreneur qui part de zéro et qui réussit tout du premier coup, cela n’existe pas ou c’est très rare. »
Au sein des Rebondisseurs français, on partage ce point de vue : « Notre ambition est de porter la voix et de fédérer tous les entrepreneurs qui se reconnaissent dans cette conviction et ont la volonté de faire bouger les lignes. »
Le mouvement a lancé un site internet participatif où chaque adhérent peut exprimer ses points de vue, partager ses expériences, interagir : www.lesrebondisseursfrancais.fr