Nicolas Mille a invité deux serial entrepreneurs engagés pour le rebond de leurs pairs : Sylvain Poully et Philippe Mangeard pour le second Club Rebond de Nouvelle Aquitaine qui s’est tenu le 26 avril 2022.
Sylvain Poully a parlé du DPE, le Diagnostic de Performance Énergétique, en cherchant à répondre aux questions suivantes : Qu’est-ce que c’est, à quoi sert-il et comment l’utiliser dans une démarche RSE ?
Le DPE est un diagnostic immobilier obligatoire depuis 2006, pour l’ancien comme pour le neuf, l’immobilier particulier comme de bureau. Il mesure l’impact d’un bâti en termes de consommation énergétique. Les passoires énergétiques démarrent à la catégorie E. Les logements et bâtiments tertiaires référencés G ne seront plus louables en 2025 et les F en 2028. Les autres suivront.
L’enjeu de ce DPE est de fournir les moyens d’anticiper ses dépenses annuelles, adapter ses modes de chauffage (air, eau) et de participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La façon dont on utilise actuellement le DPE n’est pas forcément la bonne car on insiste sur la facture énergétique et peu sur la contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.
Un nouveau DPE est en cours de mise en application suite à l’adoption d’un décret en juillet 2021. Il a deux différences fondamentales avec l’ancien système :
- la lecture des indicateurs : au lieu d’avoir une note par catégorie, on a une seule note globale qui comprend la consommation et le taux d’émissions de gaz à effet de serre.
- l’opposabilité : on a le droit de s’opposer à la note du DPE réalisé par le diagnostiqueur, fair faire une contre-expertise et prendre celui qui nous convient le mieux.
Une autre piste est de faire réaliser un audit énergétique. Il se base sur les consommations d’énergie actuelles et à venir et non sur celles passées. Réalisé par des ingénieurs et non des diagnostiqueurs, il inclut des recommandations d’action pour augmenter la performance énergétique et environnementale. Il donne des pistes concrètes pour rénover un bâtiment afin d’en réduire les émissions de CO2 et la consommation énergétique.
Philippe Mangeard a ensuite pris la parole pour évoquer le bilan carbone et ce en quoi touche-t-il les entrepreneurs.
Il a tout d’abord rappelé que la taxe carbone a été élargie aux transports et à l’immobilier en juillet 2021 au sein de l’Union européenne. Depuis, le prix à payer par tonne de CO2 en cas de dépassement des quotas carbone a beaucoup augmenté. ll est donc essentiel de réduire ses émissions dès maintenant afin de limiter l’impact financier de ces changements réglementaires et leurs répercussions sur les prix de vente.
A cela s’ajoute le principe de l’additionnalité des émissions carbone qui est inscrit dans le Green Overwatch Protocol et dont le but est de faire prendre conscience de l’impact qu’ont les activités économiques sur le réchauffement climatique.
Ces différents éléments conduisent les chefs d’entreprise à surveiller de plus en plus le poids carbone des produits et services que vendent leurs entreprises.
Une fois cela dit, Philippe a insisté sur le fait que le bilan carbone s’avère une contribution assez simple à mettre en place par une entreprise afin de préserver l’environnement et de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Un bilan carbone consiste avant tout à faire un inventaire des quantités de carbone émises par l’entreprise, autrement dit à calculer le total des émissions générées par les différentes activités (émissions directes, émissions indirectes et autres émissions). Le chef d’entreprise peut par exemple s’appuyer sur les 6 000 à 7000 facteurs d’émission listés dans la base de l’ADEME pour identifier ceux de l’entreprise. A partir du moment où il a identifié les activités qui émettent le plus, il peut élaborer un plan d’actions ciblées et travailler à réduire ses émissions.
