Article d’Alexandre Mulliez, Directeur Innovation et Marketing d’Auchan Direct, publié sur lesechos.fr le 10/08/2017
Extraits :
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une étude récente indique que 6 Français sur 10 sont prêts à créer une nouvelle société après un échec. Mais comme le précisait Fleur Pellerin – dans une analyse comparative menée au niveau européen – «un Français met huit à neuf ans pour se relever après un échec professionnel, un Allemand, six ans, un Norvégien, moins d’un an».
Entendons-nous bien. Loin de moi l’idée de minorer l’impact d’un revers. Tous ceux qui l’ont vécu s’accordent à dire qu’il s’agit d’un véritable traumatisme sur les plans personnel, financier et professionnel. Mais comment expliquer que nous le vivions si intensément en France ? Comme l’écrit notamment le philosophe Charles Pépin, dans son ouvrage « Les Vertus de l’échec », échouer est un tabou très français auquel notre système éducatif participe malgré lui.
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En France, nous n’avons pas (encore) de Steve Jobs mais comptons, malgré tout, de nombreux entrepreneurs de génie. Leurs succès ont immanquablement été précédés de revers. Qu’ils en soient fiers, les assument et les fassent connaître. Cela décomplexera les entrepreneurs et innovateurs de demain tétanisés par la peur de l’échec.
Changeons d’état d’esprit, de culture, d’approche éducative et même… de mot s’il le faut ! La science ne parle jamais d’échec. Elle lui préfère l’expérimentation car, après chaque expérience infructueuse, elle apprend et se rapproche de la réussite.
Je ne sais pas si Nelson Mandela était un homme de science. Mais si on se fie à son mantra, sa vision de l’échec était on ne peut plus scientifique : «Dans la vie je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends.» Osons apprendre.
A retrouver sur https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/communaute/030487610681-entrepreneurs-ratez-ratez-encore-mais-ratez-mieux-312266.php