Lors du meet-up parisien du 21 juin, l’association a donné la parole à 3 intervenants : Jean-Marc Barki, fondateur de SeaLock, Jean Lecourieux-Bory, entrepreneur devenu photographe professionnel, et Fabienne Ricter, Responsable Animation Commerciale PRO-TPE chez Harmonie Mutuelle.
Voici un résumé de leurs prises de parole, qui est cependant bien loin d’être exhaustif.
Les discussions ont démarré avec Jean-Marc Barki qui a rappelé l’importance d’écouter les signaux faibles et tout ce qui se dit autour de soi. Il ne faut ne jamais négliger la parole qui vient de l’extérieur de son cercle rapproché car très souvent, c’est elle qui permet de réagir avant d’enclencher un cercle vicieux. Cela aurait pu lui arriver l’an passé chez SeaLock qu’il a risqué de fermer. Comme un sportif de haut niveau, un entrepreneur doit faire preuve d’humilité, mettre son égo de côté et avoir comme moteur l’envie et la détermination ; propos qu’il a appuyé en revenant sur son expérience de cavalier ayant fait beaucoup de compétition en concours complet, et prenant l’exemple Muriel Hermine qui a quitté le monde de la natation synchronisée pour y revenir ensuite et décrocher une médaille d’or.
Jean Lecourieux-Bory a complété en racontant comment la passion et l’envie d’avancer l’ont toujours accompagné dans son parcours d’entrepreneur : quand il a créé son réseau de magasins d’optique dans le Cher, puis s’est réinventé en les vendant pour racheter une chaudronnerie qui fabriquait des wagons, des grues, etc., puis a vécu la crise de 2008 et s’est transformé en bâtisseur d’immeubles avant de se mettre à la photo quand son entreprise a mis à la clef sous la porte. Le plus dur ayant été de ne plus avoir d’argent, mais surtout de ne plus avoir d’activité, plus rien à faire le matin en se levant … Une histoire qu’il a pris le parti de raconter en images – et qui sera à découvrir à compter du 22 août à l’Orangerie du Sénat.
Tous deux ont partagé cette conviction qu’il faut soutenir les entrepreneurs en mauvaise posture avant qu’ils ne sombrent et n’atteignent la cessation de paiement.
Il ne faut pas que le rebond n’intéresse que lorsqu’on a atteint le fond. L’échec commence avant et c’est là qu’il faut agir, notamment en leur donnant la possibilité d’assumer publiquement les difficultés rencontrées et en créant un environnement favorable où un entrepreneur trouvera des appuis (expert-comptable, associations d’entrepreneurs, etc.). La solitude du chef d’entreprise étant de surcroît encore lourde à vivre dans ces moments-là, d’autant qu’on se sent et qu’on vous dit responsable de la situation.
« Un entrepreneur est quelqu’un qui n’est pas comme les autres et il doit l’assumer, ce qui est loin d’être évident dans un pays où une culture de la contrition empêche de se réjouir des réussites entrepreneuriales », rappelle Jean-Marc Barki. Mais il est confiant car il sent un vent de rénovation du patronat français, notamment au sein du MEDEF – qui pourrait être l’un des promoteurs du label « Rebondisseurs Français ».
« Un entrepreneur racontera toujours plus ses rebonds que ses réussites », complète Jean Lecourieux-Bory. « Ce qui l’anime, ce sont ses projets, pas ses échecs car ils ne l’empêcheront pas d’avancer. »
Quant à Fabienne Ricter, elle a rappelé comment Harmonie Mutuelle exprime cette volonté de vouloir contribuer à changer en profondeur le regard sur l’échec entrepreneurial et redonner de l’élan aux chefs d’entreprise. En tant qu’interlocuteur des chefs d’entreprise, ses équipes et elles perçoivent ce besoin d’être épaulés et guidés dans ces moments difficiles et de doutes. C’est pour cette raison que le groupe s’est engagé en mars dernier aux côtés des Rebondisseurs Français, qu’il s’appuie sur sa plateforme participative et sur son programme Harmonie Boost pour aider tous les entrepreneurs qui ont de nouveaux projets ; qu’un budget est disponibles pour aider ceux qui sont dans les plus mauvaises passes, avant qu’ils ne s’effondrent (sous réserve de validation du dossier par une commission) ; que les conseils comprennent aussi la vie personnelle, ou encore qu’une offre été spécifiquement conçue pour les Rebondisseurs (à retrouver dans la boîte à outils).
La soirée a vu bien d’autres échanges. Surtout, tous les présents se sont donné rendez-vous pour le prochain meet-up afin de poursuivre ces échanges et partager leurs convictions, leurs idées, leurs ressentis, leurs interrogations, etc. au sein de cette communauté unique que forment les Rebondisseurs Français depuis un peu plus d’un an.
