Le 30 juin 2022, les Rebondisseurs Français ont animé avec Harmonie Mutuelle un événement sur les leviers du rebond, avec l’intervention de Jean-Marc Barki, co-fondateur de la PME industrielle SeaLock, basée à Saullemines (Pas-de-Calais).
Prévu en présentiel, cet événement a été organisé sur Zoom en raison de la récente évolution du contexte sanitaire. Ce qui nous permet de vous le proposer en replay sur notre chaine YouTube.
Cet événement a donner la parole à Jean-Marc Barki qui est revenu sur les rebonds qui ont parsemé son parcours d’entrepreneur, puis a débattu sur les leviers à travailler et à actionner pour rebondir avec Isabelle Saladin, Présidente des Rebondisseurs Français, et Véronique Poty, Directrice Hauts de France d’Harmonie Mutuelle,
Lors de son témoignage, Jean-Marc Barki a parlé de ses premiers échecs, à l’école quand il a été catalogué gaucher et handicapé par l’institution scolaire, puis quand il a raté son bac par deux fois, ce qui lui a valu de commencer comme vendeur de terrain dans l’entreprise familiale et ensuite dans l’univers professionnel avec la crise financière de 2008, ou encore le moment où, lâché par son associé en 2017, il a commis plusieurs erreurs stratégiques dans ses choix de développement. Récemment encore, il a investi beaucoup du temps de ses équipes sur un projet d’innovation où faute d’avoir tapé du poing sur la table à temps, il va se faire dépasser par une start-up qui est plus audacieuse en termes de R&D.
Son témoignage montre que le rebond est multiforme et ne se limite pas au dépôt de bilan ou à la liquidation judiciaire. C’est une aptitude nécessaire à d’autres moments de la vie de l’entreprise, parce qu’elle n’est jamais un fleuve tranquille, pour aucun entrepreneur.
De ces aléas de vie, il a fait des forces. Il s’est entre autres appuyé sur ce qu’il vivait en parallèle dans le monde de l’équitation. Le duo formé avec son cheval et l’exigence de la discipline du concours complet qu’il a pratiqué à l’adolescence, puis à haut niveau amateur, lui ont appris l’importance des interactions avec autrui, de la discipline personnelle, de l’organisation et de la préparation. Il a aussi appris qu’il ne faut jamais se retourner même si un obstacle vous bloque, que l’important est de chercher des solutions de contournement.
De ces expériences, il identifie plusieurs leviers de rebond à préparer et à actionner le moment venu. L’échange qu’il a eu ensuite avec Isabelle Saladin et Véronique Poty est venu enrichir l’inventaire des bonnes pratiques.
Des leviers personnels
- Assumer de faire des erreurs, ne pas avoir honte de s’être trompé, ne pas avoir de regret, ne pas tenter de revenir en arrière ; au contraire, chercher à comprendre si et comment on aurait pu éviter de les faire ;
- Solliciter l’effet miroir, reconnaître ses qualités et ses défauts, accepter de se les faire dire ;
- Ne pas s’isoler, essentiel pour faire jouer l’effet miroir ;
- S’organiser pour ne pas avoir la tête dans le guidon ;
- Ne jamais mettre les gens dans des cases, car cela conduit à des erreurs d’appréciation qui peuvent entrainer des erreurs plus graves ;
- Veiller à sa santé : Près d’1 dirigeant sur 5 a été confronté à un burnout professionnel en 2019, principalement causé par une exposition chronique au stress. Or la santé de l’entreprise est corrélée à celle de son dirigeant.
Des leviers techniques
- S’informer sur ce qui existe et comment y accéder :
- mandat ad hoc
- aides financières régionales, cumul mandat et contrat de travail, assurance chômage privée, allocation pour travailleur indépendant (ATI) de Pôle Emploi, appel au fonds d’action sociale de sa mutuelle,
- portabilité de sa complémentaire santé pendant un an, appel à une assistante sociale…
- Utiliser les outils qui sont disponibles et sont pertinents dans la situation concernée ;
- Miser sur des trios pour faciliter les prises de décision ;
Des leviers au niveau de son entourage professionnel et personnel
- Arrêter de penser les sujets en silo
- Travailler sur la qualité de vie au travail au sein de son entreprise : des salariés qui vont bien et dont on prend soin auront un regard davantage bienveillant sur leur dirigeant, pouvant aller jusqu’à alerter s’ils trouvent qu’il « n’est pas en forme » ou « a l’air fatigué ».
- Ne pas ajouter du stress au chef d’entreprise :
- en arrêtant de le culpabiliser et d’attendre qu’il ait solution à tout, qu’il soit disponible tout le temps, en l’autorisant à avoir besoin d’un soutien psychologique
- en lui assurant une assurance chômage à tout chef d’entreprise non salarié si le développement ne se passe pas comme prévu. Il n’y a aucune raison qu’il y ait un tel écart de traitement entre dirigeants et salariés, que les uns bénéficient d’un filet de sécurité et pas les autres, sachant que le risque financier est de surcroît intégralement porté par l’entrepreneur.
- Miser sur les réseaux et communautés d’entrepreneurs avec qui il est possible parler de son expérience sans tabou et partager des bonnes pratiques : les Rebondisseurs français, 60 000 rebonds, APESA…
- Enfin, agir pour montrer que le regard sur l’échec a changé. Les entrepreneurs attendent des actes et des signaux forts/ Pour que les entrepreneurs osent, il faut qu’ils soient convaincus que le risque pris ne leur portera pas préjudice par la suite si jamais les résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes. Il faut qu’ils soient convaincus qu’un échec n’hypothèquera pas leurs projets futurs – et leur rebond.
Pour revoir cet événement :