Le 15 octobre 2024, Anne Baron, directrice générale des Rebondisseurs Français, a publié une tribune percutante dans Le Journal des Entreprises intitulée « N’attendons pas de nous être plantés pour rebondir ! ». Dans ce texte, elle appelle à une nouvelle vision de l’échec entrepreneurial, non plus uniquement comme une réaction à la liquidation, mais comme une compétence que tous les chefs d’entreprise devraient cultiver et valoriser au quotidien.
Le rebond, une aptitude essentielle pour tous les entrepreneurs
Anne Baron explique que rebondir est inhérent à la vie d’un entrepreneur. Diriger une entreprise signifie être capable de surmonter non seulement les grandes crises, comme une liquidation, mais aussi les défis quotidiens : désaccords entre associés, rupture de contrat avec un fournisseur, ou encore incidents de santé. Elle insiste sur le fait que l’accompagnement des entrepreneurs ne devrait pas seulement intervenir en cas de faillite. Tous les entrepreneurs, qu’ils soient artisans, commerçants, dirigeants de TPE-PME, ou encore autoentrepreneurs, devraient être soutenus bien avant d’atteindre un point critique.
Prévenir plutôt que guérir : un appel à une action en amont
Dans un contexte où la conjoncture économique de la rentrée 2024 fait état d’une recrudescence des défaillances d’entreprises, Anne Baron prône une action proactive. Selon elle, aider les entrepreneurs après la chute est indispensable, mais agir en amont l’est tout autant : « Ne faudrait-il agir davantage en amont ? Prévenir plutôt que guérir en somme ? » Prendre des décisions comme le redressement judiciaire devrait être vu comme une stratégie de gestion, et non une réaction par défaut face à l’absence d’autres options.
Un nouveau regard sur l’échec entrepreneurial
Anne Baron invite également à changer le regard porté sur l’échec entrepreneurial. Elle met en avant la nécessité d’agir pour éviter une chute destructrice aux niveaux économique, social, et personnel. L’épuisement professionnel, qui a longtemps été un problème largement ignoré, doit faire l’objet d’actions préventives pour éviter qu’il ne devienne une fatalité pour les entrepreneurs.
Faire du rebond une valeur forte
En créant leurs entreprises, les entrepreneurs ont pris des risques en connaissance de cause. Pourtant, nombre d’entre eux se retrouvent isolés face aux défis, faute de soutien avant l’engagement de procédures collectives. Anne Baron rappelle l’importance de faire du rebond une valeur forte de notre économie, une aptitude encouragée, et non pas simplement un geste désespéré. Pour cela, il est impératif d’agir en amont, avant que la chute ne devienne inévitable.
Vers une nouvelle culture du rebond
« Rebondir demande des aptitudes et un état d’esprit que tous les entrepreneurs devraient apprendre à développer au fil de leur vie professionnelle. Choisir de rebondir devrait être vu comme une décision de gestion et être encouragé. » C’est avec ces mots qu’Anne Baron conclut sa tribune, soulignant l’importance de la deuxième journée nationale du rebond entrepreneurial du 17 octobre. Cet événement est un moment pour réaffirmer l’idée que le rebond n’est pas seulement une nécessité, mais une force, une opportunité qui doit être au centre de notre culture économique.
Découvrez la tribune en inégalité sur le site du Journal des Entreprises.